mardi 1 septembre 2009

Comment atistes et créateurs vivent le ramadan au village des Arts à Dakar


Comment artistes et créateurs vivent le ramadan : Le Village des arts prend un coup de jeûneAu village des Arts de Dakar, les artistes s'organisent différemment en cette période de jeûne. Les organismes sont soumis à rude épreuve et à chaque plasticien sa solution pour travailler convenablement et ne pas pâtir de la diète. Cette année au Village des Arts de Dakar, la saison creuse hivernale coïncide avec le mois de ramadan. Ce concours de circonstances qui peut paraître fâcheux n'a pourtant pas de répercussions négatives sur le quotidien des artistes qui ‘hantent’ les lieux. Tout au plus, ce sont les horaires de travail qui s'en trouvent perturbés car, diète oblige, la plupart des ateliers tournent quelque peu au ralenti dans la journée. Mais quoi qu'il en soit, les artistes demeurent sur place et leur créativité est mise en avant à la galerie Léopold Sédar Senghor qui abrite la bien nommée exposition/vente ‘Nawète’ (‘Hivernage’, en wolof). Le jeûne n'en réduit pas pour autant les plasticiens au chômage technique. Les sculpteurs-fondeurs sur bronze par exemple ont le cœur à l'ouvrage. Ils s'organisent juste autrement durant ce mois sacré. ‘Nous polissons les sculptures en finition ou nous créons des maquettes avec de la cire d'abeille. Mais le gros du travail qui se fait sur le bronze est effectué après la rupture. Il faut en effet faire fondre le métal et la chaleur du four est intenable, cumulée à la canicule et à la soif’, confie l'un d'entre eux. A cause du ramadan, beaucoup d'artistes différent leur travail et attendent le soir pour s'occuper du pain qu'ils ont sur la planche. De fait, plus qu'à l'accoutumée, les visiteurs peuvent s'immerger dans l'univers des plasticiens et courent moins le risque de perturber leur concentration. Car comme le concède ce peintre : ‘Je suis toujours disponible pour les visiteurs, c'est avec plaisir que j'échange avec eux, mais c'est vrai que quand je veux bosser, je m'enferme dans l'atelier.’
Interrogé sur ses méthodes de travail en cette période, ce céramiste explique ne pas changer sa grille horaire parce qu'il jeûne. Il dit ‘privilégier les créations abstraites’, car selon lui ‘la faim développe l'imaginaire’ et ‘les créations abstraites font plus appel à l’intuition et aux sentiments là où l’art figuratif sollicite beaucoup plus le sens de l'observation et la mémoire’. Le médiateur culturel du Village des Arts, M. Diop, se félicite du dynamisme qui prévaut auprès des pensionnaires du village et se réjouit de l'engouement croissant dont le public fait preuve à l'endroit des œuvres estampillées ‘V'Arts’. Pour lui le métier d'artiste n'est pas évident et ‘c'est formidable que des plasticiens puissent vivre de leur art’. Avisé, il prévient: ‘notre culture est le dernier bastion de notre identité. Nous devons travailler d'arrache-pied à la fortifier, et cela passe par la promotion de notre patrimoine artistique’.
Mohamed NDJIM (Stagiaire)

lundi 31 août 2009

Collège de Diannah / Kafountine




Black Odalisque. Destiné au travail réalisé dans un collège de Casamance ( Kafountine ). Musique,réalisation d'un film sur le drame du Joola, poésie Africaine, contes et réalisations scéniques .
jeudi 26 mars 2009


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Introduction pour le Festival Panafricain d'Alger.

Intervention de Khalida Toumi, ministre de la Culture. Ce festival réunira 44 pays membres de l'Union Africaine qui montrera au monde le désir d'avenir et de construction artistique, humaine et spirituelle.
Youssou N'dour, Manu Dibango participeront à ce festival ainsi que de nombreux artistes plasticiens, conteurs, écrivains et poètes sénégalais. Le festival des arts nègres de Dakar, sans esprit de concurrence aura lieu à la même date. " Cette initiative témoigne de l'Afrique qui sort et se filme pour l'autre. N'attendons pas que l'autre qui a plus de moyens que nous, parle de nous.Décidons de notre image. Cinéastes algériens et africains parlez de moi autrement que ce que les autres racontent sur moi!" Khalida Toumi
Publié par cazalschristian à l'adresse 3:14 AM 0 commentaires Liens vers ce message

Festival Panafricain
«Créons notre propre image et notre identité, libérées enfin du regard de l’autre», a asséné la ministre de la Culture, hier matin, devant un parterre de patrons de médias africains tous horizons confondus...Accompagné de M.Mourad Medeleci, ministre des Affaires étrangères, Khalida Toumi a ouvert hier matin, à l’hôtel El Djazaïr, la rencontre avec les journalistes des médias nationaux et africains, devant se tenir durant deux jours pour discuter de la couverture médiatique du 2e Festival panafricain.Une rencontre qui aura pour objet, a indiqué la ministre, de «débattre des éventuelles difficultés qui peuvent se dresser devant le journaliste durant l’exercice de sa mission et à dégager les voies et moyens pour les aplanir. Cette rencontre se tient sur recommandation de la commissaire africaine aux Affaires sociales et culturelles, Mme Biencée Gawanas, qui a insisté sur la nécessité de définir une vision médiatique pour ce festival».Khalida Toumi a rappelé encore une fois la richesse du programme devant être déroulé du 5 au 20 juillet, avec quelques exemples chiffrés à l’appui et les noms d’artistes qui y prendront part, comme Khaled, Youssou N’dour ou encore Manu Dibango, etc. Elle citera la tenue de l’exposition de la bande dessinée africaine, l’hommage qui sera rendu à l’artiste-peintre Choukri Mesli, dit l’Africain mais aussi l’expo sur les chefs-d’oeuvre du patrimoine immatériel.«Nous soutenons l’idée que l’Algérie est en mesure de se hisser et de s’affirmer dans tous les domaines et de redonner ainsi à la jeunesse ce sentiment d’appartenance à l’Afrique qui ne souffre pas de complexe et qui sait relever le défi. Ceci s’adresse en primauté aux médias africains que j’invite à être en force pour couvrir l’événement. Nous l’Afrique, nous donnons rendez-vous au monde à Alger. Africa is back!» «1500 journalistes sont attendus d’ici et d’ailleurs, principalement de l’Afrique. La réunion qui se tiendra aujourd’hui entre le DG de l’Anep, de l’Enrs et de l’Entv, notamment, aura pour but de faire la liste des besoins et recommandations des médias pour assurer la réussite de cet événement», a déclaré M.Zouaoui Benamadi, chargé du département communication.Pas moins de 44 pays membres de l’Union africaine (UA) parmi 55 membres ont confirmé leur participation à cette manifestation culturelle pour laquelle l’Algérie a mis en place un fonds de 5,14 milliards de DA, dont trois milliards et demi sont allés à la construction du village des artistes à Zéralda, autrement dit 70% du budget, un village que les médias sont invités à visiter ce matin pour plus de clarté dans ce domaine.Khalida Toumi évoquera, de nouveau, le contexte qui a prévalu à l’organisation de ladite manifestation qui s’inscrit dans une démarche politique africaine de l’Algérie, comme préconisée par le président de la République dès son premier mandat avec notamment l’organisation du Sommet de l’OUA en 1999, l’engagement du pays dans le lancement et le développement du Nepad, ainsi que l’organisation des Jeux africains en 2007, sans oublier la tenue de «L’année de l’Algérie en France 2003», et «Alger, capitale de la culture arabe 2007».Elle a souligné, dans ce sens, que ce festival «pour lequel tous les moyens matériels et humains ont été mobilisés doit être à la hauteur des aspirations de l’Algérie». «Il doit refléter la véritable image de l’Algérie d’aujourd’hui, son identité», a-t-elle insisté tout en soulignant à cet égard la nécessité de traiter l’information avec beaucoup de précision et de professionnalisme. Un sujet qui ne cesse de faire couler l’encre et qui sera débattu lors d’un colloque, est bel et bien le retour des biens patrimoniaux vers les pays d’origine.«La problématique des biens spoliés par les anciens colonisateurs par leur pays d’origine n’implique pas seulement l’Afrique. L’Afrique est solidaire et défend le retour de ses oeuvres, tels en Egypte mais aussi en Grèce, les ministres africains seuls ne font rien. C’est un combat qui implique tout le monde. Cette question devient lancinante y compris chez les médias occidentaux. Les ministères africains en ont conscience, c’est pourquoi on a besoin des médias africains.»Et M.Medelci de relever: «Nous avons aujourd’hui une idée plus claire sur ce qui a été laissé et ce qui a été pris. Nous devons nous réapproprier notre mémoire. Ce segment sera évoqué sur un terrain nettement plus large, plus serein que politique lors d’un colloque.» La deuxième édition du Festival culturel panafricain intervient quarante ans après la première, organisée également en Algérie, ceci est «le temps pour les historiens de mettre une virgule», a déclaré, avec une pointe d’humour, la ministre de la Culture.Plus sérieusement, argue-t-elle, «pourquoi tout ce temps? Car il a fallu vaincre l’apartheid, que l’Afrique se libère, que l’Algérie aille mieux...» Khalida Toumi rappellera aussi que c’est l’Union africaine qui a décidé de charger l’Algérie d’organiser le 2e Festival culturel panafricain lors de la Conférence des ministres africains de la Culture à Nairobi, en décembre 2005, décision confirmée par le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement à Khartoum, en 2006.De ce fait, a-t-elle indiqué, la tenue du Festival des arts nègres de Dakar qui se tiendra en même temps «n’est pas une contradiction, mais une complémentarité. L’Algérie y prendra part en force. Il n’y a aura aucune concurrence!»Et s’adressant notamment, aux cinéastes algériens, Khalida Toumi lâchera en final: «Cette initiative témoigne de l’Afrique qui sort et se filme pour l’autre. N’attendons pas que l’autre qui a plus de moyens que nous, parle de nous. Décidons de notre image. Cinéastes algériens et africains parlez de moi autrement que ce que les autres racontent sur moi!»O. HIND
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mercredi 11 mars 2009

Haïku


" Un haïku est un poème japonais de 3 vers comportant 17 syllabes.
Le premier et le dernier vers sont composés de 5 syllabes, le second de 7 syllabes (5/7/5).
Cinq puis sept puis cinq
Tout dire en si peu d'espace
Tracer un jardin
( extrait du recueil Métamorphoses anthologie de Jacques Perrin chez Seghers, collection Poésie d'abord, le Printemps des poètes).
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mardi 10 mars 2009

Printemps des poètes

C'est le printemps des poètes
C'est le printemps des poètes !!!
Envoyez des poèmes sur miscellanées , Black Odalisque!!!
Merci. Citron givré, petites histoires sans importance...
Il était une fois Jodorovsky, Arrabal, Trakl, Verlaine, Rimbaud...
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lundi 9 mars 2009

Photos africaines

Le désert et photos de la Galerie Boribana.
Publié par cazalschristian à l'adresse 11:30 AM 0 commentaires Liens vers ce message
samedi 7 mars 2009

Griot Sambou & Adembo



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Musée Boribana Dakar
Tombe de Miguel Angel Asturias
Poésie de Léopold Sédar Senghor

dimanche 7 juin 2009

Songe de Griot Sambou / Christian CAZALS 2009




Les jeunes bédouins.

Rituel du matin.
Très tôt les enfants parcourent la longue piste qui file devant eux. Le soleil étire ses rayons et crève l’horizon. Un chant sort du cœur des écoliers et la marche devient de plus en plus rapide. Le vent léger du désert frappe avec douceur le visage qui s’illumine d’un grand sourire. C’est enfin l’oasis au creux des dunes, autour du puits d’eau fraîche. Quelques arbres projettent leur ombre. La grande case est là. Salle de classe équipée par différents visiteurs de pays amis.
Les pistes du désert se croisent, s’entrecroisent. Disparaissent dans l’enfilade des dunes et réapparaissent sur une grande étendue de petites roches lunaires.
Quelques tentes de fortune abritent le peuple nomade de cette région reculée du désert de Mauritanie.
Un couple de jeunes bédouins taillade un énorme quartier de viande, peut-être une antilope, et les petits vers blancs qui l’habitent se dispersent sur la natte de paille colorée.
Une nuée de mouches s’élève et entoure le visage voilé des deux jeunes gens.
Le silence règne et le parfum des arbres enveloppe l’oasis.
L’arbre à palabre. La chaleur caresse les vieux. Avec respect ils écoutent le chant du musicien le plus talentueux du village et les paroles du conteur qui leur parle des jeunes écoliers réunis dans la salle construite en feuilles de palmiers et en roseaux.
C’est le griot de toute la région. Il parcourt le désert malgré le soleil et le vent de sable qui dessèche les lèvres. Griot Sambou. On a pu le voir dans un film récent sur la Mauritanie. Cette apparition sur l’écran en fait maintenant un éminent personnage.
Assis à l’ombre d’un buisson rabougris prés du puits creusé entre les dunes il se nourrit de quelques fruits secs, quand le soleil est au plus haut et que la chaleur est intense.
L’énergie pénètre alors à nouveau son corps mince et noirci. Puis il repart sur la piste vers le prochain rassemblement de tentes bariolées.
La kora sur le dos et sa darbouka suspendue à la ceinture, il va jusqu’au soir, jusqu’au prochain arbre à palabre. Parfois il distribue des crèmes, des poudres et des petits papiers repliés en quatre, des prescriptions de soins. C’est ainsi que le marabout s’annonce de très loin en chantant.
Entre Mauritanie et Mali Griot Sambou est connu.
Il marche dans cette contrée désertique. Comme d’autres construisent des maisons il réalise son œuvre en chantant pour les enfants du village et ceux, jeunes ou vieux, qui viennent le soir sous l’arbre écouter l’histoire des animaux et des hommes bleus du désert. La salle de classe est équipée d’un tableau noir, des morceaux de craie de toute couleur, des cartes imprimées des différents pays qui aident la région.
Ces grandes images parsèment les murs de roseaux et vont servir bientôt, quand la matinée sera avancée, à éduquer les jeunes enfants habillés de burnous blancs.
Aujourd’hui est un grand jour. On a vu sur la piste circuler de gros véhicules et les enfants peuvent assister au déchargement d’un matériel impressionnant, gros projecteurs, haut - parleurs, caméras portées à l’épaule. Un groupe d’hommes et de femmes, sourire aux lèvres, discute entre eux une langue particulière. Il s’agit de l’allemand.
Un moyen métrage se réalise sur la vie de Griot Sambou, des enfants du village, et de ce lieu du désert.
Notre sympathique griot en est la vedette et c’est jour de congé pour toute l’école.
Les enfants se réjouissent de cet intermède. Ils savent que le chef de ces hommes qui viennent de débarquer, on leur a dit le réalisateur, va leur demander de jouer à l’école.
Tout change d’un seul coup.
Sous le soleil qui devient de plus en plus haut les enfants organisent un grand match de foot sur la piste surchauffée, les instituteurs répètent des scènes avec l’équipe du film.
Griot Sambou, grand personnage au milieu de cette scène gratte la guitare. Sa magnifique voix à la tessiture large, va du plus grave au plus aigu. Très claire, pleine d’énergie.
L’assemblée finit par écouter, comme en méditation, et s’abandonne au charme des mots. Des mots qui sont la musique. Le rythme du djembé résonne dans l’immensité des dunes transformée en section rythmique d’un orchestre né dans le cerveau, dans les lieux cachés de notre psyché.
C’est enfin une course folle. Les petits pieds nus frappent le sol de sable, de pierres acérées, de bois secs et de coquillages millénaires.
On cherche à attraper une chèvre qui semble être la mascotte du village. Les cornes recourbées sont peintes aux couleurs de la tribu. Tous les enfants s’y mettent et même Griot Sambou qui pour le moment interrompt sa musique, pose sa guitare et participe en riant aux éclats au jeu des écoliers.
Le silence règne maintenant sur le campement, le soleil baisse et va bientôt se cacher derrière les dunes.Tout est calme. Un décor est installé et les acteurs se mettent progressivement en place. Griot Sambou se déplace en majesté. Sa haute silhouette se déplace parmi les rochers et le sable. Il avance vers les enfants très impressionnés par cette transformation du personnage. Une transfiguration qui les atteint eux aussi.
Après la rigolade du jeu et de la course poursuite les enfants paraissent entrer en méditation. Sur leurs lèvres est murmuré un texte de Griot Sambou composé par lui-même dans le matin frais du désert. On pense aux ancêtres, à la prochaine saison des pluies qui pourra faire bénéficier le sol de l’énergie nécessaire à une bonne récolte.
On pense aussi aux animaux, sauvages et domestiques, et chaque enfant du groupe participe au mime.
On pense aussi à cet impressionnant naufrage au large des côtes sénégalaises et dont l’histoire reste gravée dans les têtes.
Un geste suffit et Griot Sambou rassemble autour de lui les enfants qui maintenant restent attentifs et très concentrés.
Ils vont écouter Griot Sambou dont le chant soutenu par la kora s’élève vers les étoiles qui maintenant apparaissent dans le ciel immense au dessus du désert. Les projecteurs sculptent les rochers, les dunes, et donnent un relief saisissant au groupe d’enfants.
Griot Sambou, après avoir rassemblé les écoliers attentifs débute le conte appris pendant ses courses dans le désert et que maintenant il transmet.
« Taïeb déplie la couverture de sable, étire ses petits membres engourdis par le froid de la nuit, Taïeb regarde les étoiles, écoute le chant des insectes vivant dans le sable.
Taïeb tourne la tête, dresse le buste, s’appuie sur ses bras. Taïeb rejette le corps en arrière et pousse un long cri. La lune se cache alors et les montagnes sacrées deviennent plus sombres.
Il est seul.
La caravane est repartie cette nuit, silencieuse, le pas des animaux ragaillardis marquant le sable. Les hommes et les femmes, ombres voilées courbées vers le sol, ont oublié Taïeb l’enfant chamelier.
Avec application, sans un mot, le regard tourné vers un monde lointain il brossait les chameaux et leur donnait à boire. »
Le songe pénètre les jeunes cerveaux et soudain le film prend une dimension supérieure à celle qu’il pourrait avoir : un film touristique, un simple album de photos.
Griot Sambou en fait un rêve supérieur, un sujet de méditation. Au cœur du désert. Une histoire d’amour entre le conteur et ses personnages.
« Emerveillé par la voûte céleste le regard de Taïeb est accroché par la majesté des montagnes ; il caresse le sol, se dresse et le corps décrit un grand cercle au sommet de la dune ; la nuit, le moutonnement du relief lui donne le vertige, il reçoit des gifles de sable sur le visage, le vent tourbillonne et s’installe pour de longs jours, le vent sec qui chante la mort. »
La voix de Griot Sambou s’élève dans la nuit et raconte l’histoire des enfants chameliers. Ces enfants parcourant les immenses étendues de sable derrière les dromadaires qui transportent les grandes plaques de sel nécessaire à la vie des tribus. Les caravanes qui vont d’est en ouest et qui reviennent en Mauritanie à leur point de départ dans la région d’Adrar. Ainsi ils assurent le commerce du sel, du mil, et des dattes.
« L’enfant chante le lichen sur la pierre, la lune et son sourire bienfaisant, ses multiples bras lumineux étreignant le monde. La voix de l’enfant qui n’est autre que celle de Griot Sambou, résonne de roche en roche, serpente dans les oueds, se perd dans la forêt dense de l’oasis, elle interpelle le ciel, les astres s’ouvrent, des milliers de mains se tendent et demandent l’obole.
Etendu pour la nuit le sable glisse sur les lèvres de Taïeb. »
On entend les premiers jappements du chacal.
Très loin une hyène ricane.
Il est déjà tard et toute l’équipe décide de se retirer sous les tentes montées pour l’occasion.
La salle de classe est vite transformée en dortoir.
Sambou s’étend sous un arbre sec selon son habitude. Le campement de nomades s’endort malgré le froid de la nuit.
Dans la tête des jeunes enfants un chamelier naît et chacun chante doucement ses ordres à l’animal qu’il dirige dans la caravane. L’histoire de Taïeb, le jeune nomade vêtu de bleu, se transforme maintenant en conte que le jeune enfant se nommant Adembo va raconter le long de la route du sel.
Adembo, est un jeune conteur. Un jeune conteur qui accompagne Sambou pendant ses tournées, va à l’école, et laisse son cerveau élaborer des histoires. Des histoires qui deviennent de vrais petits bijoux qu’il offre aux assemblées réunies sur la place des campements, sous l’arbre à palabre des oasis.
Une famille de babouins commence à se balancer dans les branches de l’arbre, il fait moins froid, la clarté du jour découpe la structure des maisons de terre et de paille, des tentes de l’équipe de cinéma.
On devine la forme du corps de Griot Sambou adossé au petit arbre.
Adembo est le premier à sortir de la grande maison qui sert également de salle de classe. Il fait le tour du campement et respire l’air frais, il laisse le vent du désert passer sur son visage et s’avançant vers un réservoir d’eau à proximité du puits commence ses ablutions.
C’est aussi la prière du matin et les exercices qui vont permettre au corps de s’harmoniser avec la nature environnante.
Les singes dans les hautes branches de l’arbre le regardent.
Le camp est encore endormi. Le ciel s’ éclaircit progressivement . Les dunes lointaines arrondissent leur sommet et les roches qui limitent la piste sont de plus en plus visibles.
Une hyène s’enfuit laissant à regret la carcasse d’une biche égarée.
Le regard d’Adembo, dans un mouvement circulaire, scrute le paysage.
Il est surtout intéressé par Griot Sambou, demi assis sous son arbrisseau, et qui, depuis son réveil, n’a pas bougé.
Il s’approche alors du vieux conteur. Celui-ci ne bouge pas, les doigts de la main droite sont refermés. A l’intérieur un peu de sable et quelques petites pierres sont emprisonnés.
Délicatement il lui touche l’épaule, essaye de le secouer légèrement, mais très vite il prend conscience qu’une pression un peu plus forte suffirait pour provoquer la chute du corps.
Il se penche vers son visage et constate que les yeux sont ouverts. Le regard est fixe. La main devant la bouche ne ressent aucun souffle. Il appelle Sambou qui ne répond pas.
La seconde fois qu’Adembo est confronté avec la mort. La première fois c’était son grand père, un vieil agriculteur Mauritanien, et aujourd’hui son ami, son maître au grand âge qui ouvrait son esprit à l’art du conte.
Il sait que les femmes du village vont s’occuper du corps maintenant sans vie.
L’équipe du film après une petite cérémonie d’adieu quitte le lieu de tournage avec tristesse. Les enfants de l’école vont prier pendant une journée, puis ils reprendront les cours de l’école.
C’est l’histoire de la mort et de la naissance d’un conteur.
Griot Sambou et Adembo, se retrouvent maintenant dans le monde spirituel qui accompagnera les enfants de l’école du désert.
Peut-être un jour cette école pourra-t-elle s’ouvrir sur l’univers cinématographique.
Alors Griot Sambou verra le monde autour de lui et vivra au rythme de chaque pays parcouru.
Adembo sera sa voix.





lundi 9 février 2009

Suite de Griot Sambou


Une famille de babouins se balance dans les branches de l'arbre, il fait moins froid, la clarté du jour découpe la structure des maisons de terre et de paille, des tentes de l'équipe de cinéma.

On devine la forme du corps de Griot Sambou adossé au petit arbre. Adembo est le premier à sortir de la grande maison qui sert également de salle de classe. Il fait le tour du campement et respire l'air frais,il laisse le vent du désert passer sur son visage dévoilé et s'avançant vers un réservoir d'eau à proximité du puits commence ses ablutions.

C'est aussi la prière du matin et les exercices qui vont permettre au corps de s'harmoniser avec la nature environnante.

Les singes dans les branches hautes de l'arbre le regardent et semblent amusés par ce petit homme sérieux se préparant pour la journée à venir.

Le camp est encore endormi. La lumière envahit progressivement le ciel.

Les dunes lointaines arrondissent leur sommet et les roches qui limitent la piste sont de plus en plus visibles.

Une hyène s'enfuit laissant à regret la carcasse d'une biche égarée.

Adembo, scrute le paysage.

Il est surtout intéressé par Griot Sambou, demi assis sous son arbrisseau et qui depuis son réveil, n'a pas bougé.

Il s'approche alors du vieux conteur. Celui-ci ne bouge pas, les doigts de la main droite sont refermés. Dans le creux de la paume ridée un peu de sable et quelques petites pierres sont emprisonnés.

Délicatement il lui touche l'épaule, essaye de le secouer légèrement, mais très vite il prend conscience qu'une pression un peu plus forte suffirait pour provoquer le basculement du corps.

Il se penche vers le visage serein du mage et constate que les yeux sont ouverts. Le regard est fixe. La main devant la bouche ne ressent aucun souffle. Il appelle Sambou qui ne répond pas.

C'est la seconde fois qu'Adembo est confronté à la mort. La première c'était son grand père, un vieil agriculteur Mauritanien. Aujourd'hui c'est le tour de son ami, son maître au grand âge qui ouvrait son esprit à l'art du conte.

Il sait que les femmes du village vont s'occuper du corps maintenant sans vie.

L'équipe du film après une petite cérémonie d'adieu quitte le lieu de tournage avec tristesse. Les enfants de l'école vont prier pendant une journée, puis il reprendront les cours de l'école. C'est l'histoire de la mort et de la naissance d'un conteur.

Griot Sambou et Adembo, se retrouvent maintenant dans le monde spirituel qui accompagnera les enfants de l'école du désert.

Peut-être un jour cette école pourra-t-elle s'ouvrir sur l'univers cinématographique.

Alors Griot Sambou verra le monde autour de lui et vivra au rythme de chaque pays parcouru.
Adembo reste sans voix.

mercredi 4 février 2009

Griot Sambou

Étendu pour la nuit le sable glisse sur les lèvres de Taïeb
On entend les premiers jappements du chacal.
Très loin une hyène ricane.
Il est déjà tard et toute l'équipe décide de se retirer sous les tentes montées pour l'occasion.
La salle de classe est vite transformée en dortoir.
Sambou s'étend sous un arbre sec selon son habitude. Le campement de nomades s'enveloppe de silence. Le froid vient avec la nuit.
Dans la tête des jeunes enfants un chamelier naît et chacun chante doucement ses ordres à l'animal qu'il dirige dans la caravane.
L'histoire de Taïeb, le jeune nomade vêtu de bleu, se transforme maintenant en conte que le jeune enfant se nommant Adembo va raconter le long de la route du sel.
Adembo est un jeune conteur qui va succéder à Sambou. Il accompagne celui-ci pendant ses tournées, va à l'école, et laisse son cerveau élaborer des histoires. Des histoires qui deviennent de vrais petits bijoux qu'il offre aux assemblées réunies sur la place des campements, sous l'arbre à palabre des oasis.

jeudi 29 janvier 2009

Les jeunes bédouins (suite)


Les projecteurs sculptent les rochers, les dunes, et donnent un relief saisissant au groupe d'enfants.

Griot Sambou, après avoir rassemblé les écoliers attentifs débute le conte appris pendant ses courses dans le désert et que maintenant il transmet.

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Taïeb tourne la tête, dresse le buste, s'appuie sur ses bras. Taïeb rejette le corps en arrière et pousse un long cri. La lune se cache alors et les montagnes sacrées deviennent plus sombres.

Il est seul.

La caravane est repartie cette nuit, silencieuse, le pas des animaux ragaillardis marquant le sable. Les hommes et les femmes, ombres voilées courbées vers le sol, ont oublié Taïeb l'enfant chamelier.

Avec application, sans un mot, le regard tourné vers un monde lointain il brossait les chameaux et leur donnait à boire.

Le songe pénètre les jeunes cerveaux et soudain le film prend une dimension supérieure à celle qu'il pourrait avoir: un film touristique, un simple album de photos.

Griot Sambou en fait une méditation. Au coeur du désert. Une histoire d'amour est née.

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La voix de Griot Sambou s'élève dans la nuit et raconte l'histoire des enfants du désert, ces enfants parcourant les immenses étendues de sable derrière les dromadaires qui transportent les grandes plaques de sel nécessaire à la vie des tribus. Les caravanes qui vont d'est en ouest et reviennent en Mauritanie, à leur point de départ dans la région d'Adrar. Ainsi ils assurent le commerce du sel, du mil, et des dattes.

<<>> La voix de Griot Sambou, résonne de roche en roche, serpente dans les oueds, se perd dans la forêt dense de l'oasis. Elle interpelle le ciel, les astres s'ouvrent, des milliers de mains se tendent et demandent l'obole.